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« Vous ne voulez plus en changer une fois que vous vous y êtes habitué »

Plus vous vous enfoncez dans la Flandre occidentale, plus vous avez de probabilité de repérer sur un chantier la couleur orange caractéristique des engins d’Aannemingen Vanlerberghe. Même si elle existe depuis 90 ans déjà, cette entreprise continue à miser sur l’innovation. Elle l’a récemment prouvé en investissant dans un raccord rapide entièrement automatique SQ80 avec tiltorotateur X32 SQ80/S80 et système de commande Quantum.

« Notre carnet de commandes déborde actuellement », explique d’emblée le patron, Hendrik Vanlerberghe. « Notamment en raison de notre spécialisation dans les travaux d’égouttage, les clients font appel à nous pour toutes sortes de projets dans ce domaine. Le savoir-faire que nous avons accumulé nous permet d’exécuter ce genre de chantier de façon rapide et correcte. Dernièrement, on a fait appel à nous pour réparer une conduite de pression d’Aquafin à Blankenberge. Quelques semaines à peine se sont écoulées entre l’offre, l’exécution et la réception. Sur un chantier à Beernem, nous avons été une des toutes premières entreprises du secteur à utiliser la technique d’injection de gel d’eau pour réaliser l’épuisement d’une fouille entièrement fermée. Cela consiste à enfoncer des tubes d’injection (700 sur un tracé de 300 mètres) à une profondeur de 7 mètres. Ensuite, une entreprise néerlandaise injecte un gel d’eau étanche dans ces tubes, ce qui rend le sol imperméable. Le gel disparaît au bout de quelques semaines (contrairement à du béton ou à un coulis injecté), et le sol redevient perméable. On est vraiment dans le high tech ici. »




Innovation du côté des machines aussi

« Dans les travaux d’égouttage, il faut parfois réaliser des tâches très spécifiques qui nécessitent une machine adaptée. Nous avons fait faire pour notre CAT 330 F une triple flèche basée sur notre propre conception. Cela nous a permis de gagner 70 cm de hauteur. Avec une triple flèche classique, vous pouvez creuser moins loin et moins profond qu’avec une monoflèche, ce qui n’est évidemment pas pratique pour les travaux d’égouttage. Entre-temps, une dizaine de ces machines VA+ dotée de notre concept ont été vendues. »
« Pour le reste, notre parc de machine est très diversifié : Nous utilisons essentiellement des Caterpillar, mais les marques Hitachi, Kobelco, Komatsu sont aussi représentées, tandis que nous avons récemment acheté trois pelles Liebherr. Avant un achat, nous tenons compte de plusieurs facteurs : le prix n’est pas toujours déterminant, car la plus-value technique de la machine par rapport à une marque concurrente est au moins aussi importante, alors que le niveau de service et l’opinion du grutier entrent en ligne de compte également. Certains affichent une nette préférence pour une marque. Depuis peu, le délai de livraison et la disponibilité d’un modèle donné jouent également un rôle. Cela a notamment été le cas lorsque nous avons acheté nos nouvelles Liebheer à triple flèche. Cat était dans l’incapacité de nous livrer au moment de l’achat. »

Parole de machiniste : Stijn Lataire

L’innovation est donc le fil rouge dans toutes les activités de l’entreprise, notamment en raison des tâches spécifiques qui doivent être réalisées dans le domaine des travaux d’égouttage. Stijn Lataire est un des grutiers qui travaillent dans ce segment pour Vanlerberghe. Il nous en dit plus à propos des travaux qu’il réalise fréquemment, et des outils qu’il utilise pour cela. Stijn Lataire : « Depuis décembre dernier, j’utilise une toute nouvelle Liebherr 930. Elle est notamment équipée d’un raccord rapide SQ80 de Steelwrist avec tiltorotateur. Ce genre de systèmes m’a toujours intéressé, et j’avais déjà travaillé avec ce type de montage. Par ailleurs, je lis beaucoup de choses sur le sujet et je suis assez bien au courant des avantages et des inconvénients des différentes marques. C’est aussi pour cette raison que j’ai défendu l’achat de la combinaison Steelwrist auprès d’Hendrik. »

Très polyvalent

« Six mois après l’achat, je peux dire que tout le bien qu’on disait à propos de système est exact à 100 %. Il faut un peu de temps pour s’y habituer, mais vous ne voulez plus en changer une fois que vous avez pris le pli. Le comportement à l’usure du système S est selon moi meilleur aussi. Les axes trempés sont bien plus robustes que sur d’autres systèmes et le jeu est bien moins important. Personnellement, je trouve aussi que la prise des outils est plus simple. » 

« J’utilise mon raccord rapide pour des outils très divers. J’ai par exemple une fourche à palettes, un bloc vibrant, un enfonce-pieux à bras, différents appareils de damage, un pousseur de tubes de notre propre conception, un speedypipe, un grappin trieur, une carotteuse et trois godets différents. Grâce au tiltorotateur, le positionnement de ce dernier ou de la machine n’a pas d’importance : les outils peuvent être pris dans n’importe quelle position. Vous pouvez aussi creuser dans toutes les directions, ce qui augmente encore votre vitesse de travail. Il arrive d’ailleurs souvent que des entrepreneurs collègues ou des sous-traitants viennent regarder mon montage, et la vitesse à laquelle il fonctionne. »

Hendrik Vanlerberghe acquiesce : « Il est difficile de chiffrer l’amélioration de la productivité. Cela dépend d’un chantier à l’autre, mais la différence est parfois considérable. Cela permet non seulement de travailler plus rapidement en passant facilement d’une tâche à l’autre, mais aussi de faire parfois l’économie d’une grue et d’un machiniste… Imaginez l’économie possible sur un chantier de vingt jours. Même s’il faut bien savoir comment fonctionne le système. Un machiniste sûr de lui et qui maitrise la technologie et réfléchit constitue un énorme avantage pour travailler avec ce montage. Cela paraît peut-être simple pour un profane, mais il nous a malgré tout fallu un certain temps pour pouvoir utiliser le système de façon optimale. Plus spécifiquement, il a fallu monter un connecteur supplémentaire entre le raccord rapide SQ et la machine de Liebherr. Après une concertation entre nous, Steelwrist, le partenaire de service et le machiniste, le problème technique a été résolu en mettant au point une plaque de tête automatique. Le partenariat sur le plan technique est malgré tout une plus-value pour nous, mais cela vaut pour tous les fournisseurs avec lesquels nous voulons collaborer. »
 

Alain Janssen (Steelwrist) : « Nous avons beaucoup communiqué avec le grutier Stijn Lataire dès le début. Son retour d’information a été très franc et précieux. Christ Amerlynck, de notre partenaire de service régional, a lui aussi joué un rôle important dans l’optimisation du système. » « En principe, vous pouvez utiliser le système SQ sur n’importe quelle marque, y compris désormais sur les machines de 8-9 (SQ50) à 70 tonnes (SQ90). Nous proposons pour chaque marque une solution efficace sur mesure. « Nous travaillons avec le système Open-S pour le raccord rapide. La connexion entre l’outil et la machine est entièrement automatique, et utilise selon un standard ouvert. Le fait qu’il s’agisse d’un système ouvert permet une utilisation large. De plus en plus de constructeurs adoptent cette solution. Dans notre pays, la part de marché du SQ doit tourner autour des 10 % à l’heure actuelle, mais ce pourcentage augmente rapidement. Aux Pays-Bas, nous sommes par exemple déjà à 30 %. »

Hendrik Vanlerberghe : « Je pense que le système Open-S devrait être le standard d’ici quelques années, car le nombre de fournisseurs utilisant cette technologie augmente. » Il ne faut cependant pas perdre de vue que cela nécessite un certain investissement. Nous disposons par exemple de 200 outils sur le système CW. Pas question de tous les remplacer d’un coup. Nous allons procéder pas à pas. Nous accomplissons actuellement les premiers pas dans cette direction. »

Depuis deux ans, Stijn Lataire gère sur Facebook et Instagram une page où il nous fait découvrir ses aventures quotidiennes de grutier. Vous pouvez le suivre sur la page Facebook ‘Proud Excavator Operator’ ou via ‘proud_excavator_operator’ sur Instagram.

Vanlerberghe en bref
Fondée en 1932 par Odiel Vanlerberghe, le grand-père de l’actuel directeur Hendrik, l’entreprise Vanlerberghe est restée familiale. Aujourd’hui, le groupe est constitué de trois sociétés. Le pilier le plus important est l’entreprise de construction routière Aannemingen Vanlerberghe, laquelle est spécialisée dans les travaux d’égouttage. Elle emploie plus de 50 salariés. Omni-Tech est une entreprise de fondation qui salarie une dizaine de personnes. Le troisième pilier, DeVa Recycling, regroupe les activités du chantier de broyage et de la centrale à béton. Une dizaine de personnes y travaillent également.

Text: Sammy Soetaert