Automatisations

« Nous utilisons le tiltrotateur nonante pour cent du temps »

La marque suédoise engcon a été créée il y  a un peu plus de trente ans. Depuis ses débuts, elle a fait constamment évoluer son tiltrotateur. Cet outil est progressivement devenu plus facile à connecter, à utiliser et à entretenir. Mais aucune machine ni aucun outil ne peut fonctionner durablement sans un bon entretien. Il en va de même pour le tiltrotateur engcon, qui doit impérativement être entretenu pour pouvoir fonctionner longtemps sans problèmes et sans arrêts.

L’entreprise A.G.T. Peeters (Algemene Grond- & Tuinwerken) de Sint-Katelijne-Waver est spécialisée dans les travaux de terrassement, de jardinage, d’égouttage voire d’aménagement d’allées. Elle utilise un tiltorotateur engcon depuis un peu plus d’un an. Et en est tout à fait satisfaite. Son gérant, Kenneth Peeters, explique que tout a commencé par l’achat d’une nouvelle pelle mécanique Takeuchi. « Nous avons alors adopté le système de raccord d’engcon, achetant dans la foulée le tiltrotateur et plusieurs godets. Nous réalisons également beaucoup de petits chantiers avec de nombreux bords et recoins, et cela nous a paru être la solution la plus facile. Si nous avons osé franchir le pas, c’est grâce à Ben Leemans, de l’entreprise Mobaut toute proche. Comme je le connais bien, je suis allé voir à plusieurs reprises et il m’a convaincu de me jeter à l’eau. Nous ne l’avons pas encore regretté une seconde. Nous travaillons beaucoup autour des maisons, et grâce à cet outil, nous utilisons beaucoup moins la bêche… C’est très pratique et très maniable. »

La connexion se fait en moins d’une minute.

Un apprentissage compliqué

C’est en fait Diego, le grutier, qui travaille toujours avec la machine. « Apprendre à utiliser ce nouvel outil a été assez compliqué au début. On s’arrache un peu les cheveux les premiers jours mais, au bout d’un peu plus d’un an, je peux dire que je le maîtrise relativement bien. Il lui a fallu se familiariser à la fois avec une nouvelle pelle et avec un nouvel outil : un véritable défi. Désormais, j’utilise l’EC206 environ nonante pour cent du temps. Que ce soit pour excaver une allée ou aplanir un jardin, l’outil est tellement pratique qu’il est pour ainsi dire devenu indispensable. Pour creuser au ras d’un mur, il suffit de faire pivoter le godet de creuser vers le godet. Et s’il y a une buse, on creuse tout simplement tout autour. Les talus, pentes et inégalités prévus par un architecte de jardin sont beaucoup plus faciles à réaliser aussi. L’outil constitue également un progrès pour les collègues. Si nous devons par exemple poser des bordures, je peux faire pivoter le godet et ainsi préparer la sous-fondation. Seule la mise en place de citernes me semble plus rapide sans le tiltoritateur. Mais il est vraiment devenu indispensable. Et quand je dois travailler avec la grosse pelle, le tiltorotateur me manque tout de suite. Car cet EC206 ne peut pas être monté sur la grosse machine. »

Kenneth Peeters a toutefois hésité avant d’acheter. Une nouvelle pelle, le tiltrotateur, le grappin trieur et les nouveaux godets : l’investissement n’a pas été mince. Mais le jeu en valait la chandelle. Cela nous permet de faire l’économie de pas mal de main-d’œuvre, y compris pour les collègues. Et donc de gagner beaucoup de temps. »

Les points de graissages regroupés en un seul graisseur

Philip van Weyenbergh explique qu’engcon a centralisé tous les points de graissage sur un seul graisseur. « Tous les points sont graissés à partir de ce graisseur unique. Il est dont important d’injecter suffisamment de graisse dans le graisseur du tiltrotateur. Il faut tenir compte ici d’un certain nombre d’éléments, comme le nombre d’heures de fonctionnement et la quantité de graisse. Consulter de temps en temps le mode d’emploi n’est assurément pas une mauvaise idée. » Mais les choses peuvent être simplifiées encore. L’entreprise A.G.T. Peeters a en effet choisi un système de graissage automatique. « Le graissage du tiltorotateur est intégré dans le système de la pelleteuse. Ce graissage est paramétré de façon à graisser une minute toutes les nonante minutes. Tout a été installé et réglé par l’entreprise Mobaut. Et cela fonctionne très bien. Dans la cabine, on trouve un ordinateur de bord séparé d’engcon. Ce dernier sait parfaitement quel outil est accroché à la pelle mécanique. Si je connecte par exemple le grappin trieur, je dois le paramétrer dans l’application d’engcon. Si je ne le fais pas, une seule vanne hydraulique fonctionnera, et le grappin ne sera pas opérationnel. »

C’est le concessionnaire Mobaut qui a convaincu Peeters d’opter pour le tiltorotateur engcon.

Ne pas oublier les outils

Van Weyenbergh donne le conseil suivant aux utilisateurs qui ne font pas le choix d’un système de graissage automatique : « Un  tiltorotateur doit être lubrifié toutes les huit heures. La quantité de graisse qui doit être utilisée dépend du modèle. Cela va de deux grammes pour la plus petite version à 35 grammes pour les gros modèles. L’utilisateur peut calculer cette quantité en se basant sur le nombre de coups de la pompe à graisse. Une pompe à graisse standard qui fonctionne bien délivre 1,1 gramme par coup. Cela va donc de neuf coups pour l’EC204, le plus petit tiltorotateur, à 32 coups sur l’EC233, le plus gros modèle. N’oubliez pas que les outils ont eux aussi des points de graissage qui ne sont pas alimentés par le tiltorotateur. Il faut donc les graisser aussi. » Diego nous explique que le grappin qu’il utilise possède en effet six graisseurs, qui doivent être régulièrement réapprovisionnés. « Mais le graissage n’est pas trop fastidieux parce que nous ne l’utilisons pas tous les jours. Nous faisons normalement le tour avec la pompe à graisse une fois par semaine. Nous essayons vraiment de nous tenir à cette routine. »

Il va sans dire que le respect d’un bon schéma d’entretien a également une influence sur la durabilité du produit. Ainsi, engcon préconise de vérifier toutes les 250 heures le jeu dans les trois axes des bagues, douilles et paliers. Il recommande également de faire faire un grand entretien par un spécialiste toutes les deux mille heures de fonctionnement ou une fois par an. Le tiltorotateur d’A.G.T., quant à lui, est envoyé à l’entretien toutes les mille heures. « Il affiche actuellement 1 200 heures, et a donc été entretenu autour de Noël. »

Sécurité avant tout

Van Weyenbergh souligne aussi l’utilité d’une inspection quotidienne. « Contrôlez régulièrement les fixations en prêtant particulièrement attention au jeu, aux fissures et aux fuites. Et, cela peut sembler superflu, mais nous remarquons que des accidents se produisent de temps en temps lors de l’entretien des machines. C’est pourquoi nous insistons sur le fait qu’il est important de toujours penser à sa propre sécurité. Évitez tout contact avec l’huile chaude, n’essayez pas de localiser une fuite les mains nues, portez vos équipements de sécurité si nécessaires et faites toujours attention aux pièces mobiles. Ce ne serait pas la première fois que quelqu’un se retrouve coincé… Et n’oubliez jamais d’éteindre la machine avant de travailler dessus. »


Cet article a été publié dans le magazine Terra de février 2023.

Texte : Seppe Deckx et constructeur Illustrations : Seppe Deckx