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Reprise d’une société de drainage |Interview

Depuis le 1er janvier de cette année, les activités de drainage de Christiaenen – Van Looveren ont été réunies sous l’ensigne de De Ceuster. Il s’agit d’une étape importante pour De Ceuster. On vous invite à lire l’interview avec Louis et Els De Ceuster directrice chez De Ceuster.

Louis, comment tout a commencé pour vous ? 

Louis: Mes parents étaient agriculteurs. Nous étions 9. Nous avons grandi à une époque, où il était normal d’aider ses parents dès l’enfance. Chaque heure où nous étions éveiller il y avait du boulot à faire. C’était ainsi. Bien sûr, nous avions aussi quelques machines agricoles dans notre ferme et c’est ainsi qu’est née ma passion pour les moteurs et la technique.




Quand est-ce que vous en avez fait votre métier ?

Louis: J’ai obtenu mon diplôme de mécanicien en 1970 et j’ai immédiatement commencé à travailler dans une conserverie. Je m’occupais de l’entretien et de la réparation des machines. Deux ans plus tard, cette usine a fait faillite et j’ai commencé au Centre d’essai de Hoogstraten, juste à côté, comme mécanicien d’entretien dans le “garage”. À cette époque, nous nous occupions vraiment de tout : de l’éclairage dans les serres aux réparations des machines. C’était aussi le tout début des activités de drainage qui étaient réalisées à l’époque avec de simples petites machines de drainage. Comme il y avait trop de travail, j’ai commencé à conduire ces machines le week-end. C’est ainsi que j’ai commencé ce métier. Lorsque le responsable du drainage a pris sa retraite, j’ai pris la relève. Quelque temps plus tard, Marcel Vanderbruggen, le directeur du centre d’essai, est décédé. Il m’a fait promettre solennellement sur son lit de mort de continuer les activités. 

Et vous l’avez fait ? 

Louis: Absolument. On fait ce que l’on promet, telle est ma nature. C’est aussi pourquoi j’ai attendu si longtemps pour devenir indépendant. Mais bon, j’y ai donc développé les activités de drainage avec ma femme. Vous savez, derrière chaque homme, il y a une grande femme, mais derrière chaque femme, se cache aussi un grand homme. C’est à ça que ça se résume en fait 😊. Nous l’avons vraiment fait ensemble. Cela n’aurait jamais été possible sans le soutien de ma femme, ça c’est sûr. Nous avons commencé avec de petites machines pour continuer avec de plus grosses machines d’occasion et puis avec de très grandes machines neuves. C’est ainsi que ma femme et moi, assistés plus tard par Sergio et José (2 spécialistes du drainage), avons systématiquement développé l’entreprise et élargi notre clientèle. En 2011, je suis devenu indépendant, mais tout le monde pensait que je l’étais depuis longtemps 😊. J’ai toujours travaillé dur, mais j’ai toujours adoré mon travail.

Qui sont José et Sergio ? 

Louis: José et Sergio sont deux grand spécialistes. Je leur ai appris le métier. Ce sont des Portugais qui sont venus ici pour travailler dans l’horticulture. Ces 2 hommes ont alors rejoint nos activités de drainage et sont devenus des ‘valeurs sûres’. Ce sont des gars formidables. Je les considère comme mes propres enfants.

Pourquoi avez-vous décidé de cesser?

Louis: J’ai 69 ans, hein. Mon corps n’en peut plus. Il était temps que j’arrête. Si tous les Belges restaient actifs aussi longtemps, notre petit pays se porterait très bien (éclat de rire).

Comment êtes-vous entré en contact avec De Ceuster ? 

Louis: En fait, nous connaissions De Ceuster depuis belle longtemps. Cela a toujours bien fonctionné entre nous.

Els: C’est vrai. Nous travaillons ensemble depuis les années ‘80. À l’époque, c’était avec mon père (Herman De Ceuster). Louis et Yvonne ont toujours travaillé comme sous-traitants pour De Ceuster. La collaboration s’est toujours déroulée dans un climat de bonne entente, avec beaucoup de respect, l’un pour l’autre. C’est aussi pourquoi nous n’avons jamais investi nous-mêmes dans le drainage. Jusqu’à présent donc. 

Louis: Pour De Ceuster, il s’agira d’une transition en douceur. Le drainage constitue un complément parfait à leurs activités. 

Els: C’est un scénario parfait. Et le moment était idéal pour nous.

La décision de transmettre l’entreprise a-t-elle été difficile à prendre ? 

Louis: C’était plus facile de le démarrer que de l’arrêter 😊. Pour être honnête, j’ai toujours retardé cette décision, mais il arrive un moment où il faut franchir le pas. Aujourd’hui, je suis content de l’avoir fait. Je suis satisfait, parce que l’entreprise est entre de bonnes mains.

Els : Et Sergio et José continueront aussi à faire ce qu’ils ont toujours fait. Ils continueront à opérer à partir du site à Meer.

Êtes-vous content de la reprise ? 

Louis: Je suis très content que les choses se soient déroulées. Honnêtement, lorsque De Ceuster m’a demandé de se voir, je pensais qu’il s’agirait d’un projet de drainage. Je n’avais pas encore pensé à la reprise par De Ceuster. De Ceuster partage les mêmes valeurs que nous et ceci acertainement joué un rôle pour la reprise des activités. 

Els: C’est vrai. Nos 3 principes fondamentaux sont parfaitement applicables. Marcher sur une base solide, remuer ciel et terre pour nos clients et garder les pieds sur terre. C’est pourquoi la reprise s’est si bien passée.

Louis: En effet. Le travail que nous faisons ne peut pas être effectué simplement en complément. C’est un travail dans lequel il faut s’impliquer entièrement. Et cette mentalité, on la retrouve chez De Ceuster. 

Els: Où que j’aille, je n’entends que du bien de Louis, José et Sergio et leur approche. Ça en dit long. Nous ne changerons pas grand-chose non plus. Pour les clients, tout restera comme avant. 

Est-ce que le site de Meer sera également conservé ? 

Els: Exact. Nous déménagerons peut-être quelques-unes de nos machines vers ce site en fonction des projets. Meer constitue une véritable valeur ajoutée à cet égard 😊. 

Y a-t-il aussi des choses qui vont changer ?

Els: Au niveau de la pratique, rien ne changera, mais il est évident que notre entreprise est plus grande. Cela signifie que le planning et l’administration seront uniformisées. Il y a un peu plus de structure au sein de notre organisation, mais l’essentiel reste bien sûr d’offrir un drainage de qualité. 

De quels types de drainage s’agit-il ?  

Louis: Nous effectuons des drainages ordinaires et des drainages à niveau contrôlé, où l’évacuation de l’eau est régulée dans un puits de contrôle. Cela vous permet de contrôler le niveau de la nappe phréatique. En principe, nous nous rendons sur place pour identifier le type de terrain pour chaque projet. Nous examinons l’état du sol, mesurons le terrain et discutons sur le système à mettre en place.

Vous effectuez également le drainage à la vapeur. Qu’est-ce que c’est exactement ? 

Louis: Le drainage à la vapeur est une alternative durable à la désinfection. Nous l’appliquons dans les serres avec des compartiments jusqu’à 3 000 mètres carrés. Nous installons un tuyau principal d’un diamètre de 160, ce qui est plus grand que pour le drainage classique. Nous posons ensuite des tuyaux à une profondeur de 60 à 70 cm tous les 3 mètres. À l’extérieur de la serre, nous installons un puits avec une pompe submersible. Sur ce puits, nous installons un ventilateur. La vapeur est ainsi amenée sous le film de la serre. Les tuyaux aspirent cette vapeur et la libèrent dans le sol. De cette manière, le sol est désinfecté. Ça marche très bien.

Els: Nous envisageons d’optimiser ce système afin de pouvoir l’utiliser sur des parcelles plus grandes. Mais nous étudions également les possibilités de désinfection à la vapeur à l’extérieur. 

Le développement durable devient de plus en plus important ? 

Els: Absolument. La gestion de l’eau deviendra très précaire à l’avenir. Je fais partie de nombreux groupes de travail sur ce thème. Nous examinons, par exemple, comment nous pouvons utiliser les systèmes de drainage pour collecter l’eau de manière encore plus efficace et la réutiliser en période de sécheresse. Il y a encore beaucoup de défis à relever dans ce domaine. Comment faire pour assurer une gestion de l’eau durable et abordable ? 

Louis, dans quels secteurs êtes-vous actif ?

Louis: Dans l’agriculture, l’horticulture, le sport, mais aussi l’infrastructure. Au niveau de l’ agriculture, il s’agit de prairies, champs de maïs, de pommes de terre, … brèf un peu de tout. Dans l’horticulture, nous réalisons des drainages pour permettre aux cultures de pousser mieux et plus efficacement. Nous drainons beaucoup de vergers, champs de fraises en plein air, champs de laitues, des serres aussi, …

Els: Tout cela correspond parfaitement à nos activités. Nous aménageons beaucoup de vergers et de champs de fraises. Le drainage est un élément essentiel dans ce contexte. 

Louis: Dans le domaine du sport, le drainage est réalisé en fonction du confort de jeu. Nous travaillons pour de nombreux clubs de football – presque tous les clubs belges – et les clubs de golf font également appel à nous. Ces travaux sont réalisés avec nos “petites” machines (jusqu’à 8 tonnes 😊). Lors de travaux d’infrastructure, nous réalisons le drainage pour évacuer l’eau des grands chantiers, mais aussi pour abaisser le niveau de la nappe phréatique en cas de “sous-constructions”. C’est ce qu’on appelle le “rabattement”. 

Els: Le secteur “agriculture” est nouveau pour De Ceuster, mais il s’agit bien sûr d’une extension de nos activités actuelles. 

De beaux moments !

Louis, vous resterez à bord pour au moins un an de plus ? Pourquoi donc ? 

Louis: Oui, j’y attache aussi une grande importance, que je puisse transmettre correctement mes connaissances à Jan et Geert (responsables Infra et Horti chez De Ceuster), entre autres. On s’entend très bien et on se ressemble un peu. Il y a beaucoup de respect.

Est-ce que ça va vous manquer ? 

Louis: Je ne pense pas que cela va me manquer, mais je reste encore connecté, littéralement, car ils peuvent encore m’appeler tous les jours. Cela a fait partie de ma vie. Je ne suis jamais parti en congé sans mon téléphone non plus 😊. Je suis indépendant et je le serai toujours.

Comment les clients réagissent-ils à la reprise ?

Louis: Ceux qui sont déjà au courant réagissent très positivement. Et c’est tout à fait normal, car en fait, presque rien ne change. Ils bénéficient du même service avec les mêmes personnes et les mêmes machines. 

Els: Nous avons également la même ambition de rendre cette transition aussi douce que possible. 

Louis, comment voyez-vous l’avenir ? 

Louis: Je veux quand même profiter un peu plus. Pour moi, cela signifie m’occuper de mes tracteurs classiques. C’est un de mes passe-temps favoris, auquel je vais consacrer un peu plus d’attention. Nous sommes également une vraie famille, très soudée. J’ai toujours trouvé cela très important. Nous nous voyons toutes les semaines. Je me réjouis déjà de passer un peu plus de temps avec les petits-enfants. 

Els: Cette vie de famille, on la retrouve aussi chez nous. C’est grâce à ces valeurs familiales que nous nous sommes trouvés. 

Quel message souhaitez-vous faire passer aux clients ?

Louis: Je tiens à remercier vivement tous nos clients pour les bons moments passés, mais je suis convaincu qu’il y aura d’autres moments tout aussi bons à venir. La société De Ceuster a une réputation irréprochable et elle est surtout très motivée ; je dirais que c’est la garantie pour la réussite !

Els: Nous allons continuer les activités, Louis, dans le même esprit et avec le même enthousiasme! 


Source – De Ceuster