On vient à peine de franchir le cap de l’an neuf, mais le personnel de l’entreprise Devagro est déjà en plein travail. Établie à Waregem, Devagro est une référence dans son domaine d’activité en Flandre occidentale depuis plus de 30 ans déjà. Petite entreprise familiale à l’origine, elle est désormais une organisation qui emploie quelque 130 personnes. Mais où l’ambiance familiale et la mentalité d’une PME ne se sont pas perdues.
Débuts à trois
C’est en mai 1989 qu’Ignace Degezelle fonde Devagro avec son beau-père Cyriel Vanden Buverie. Ingénieur textile, Ignace ne possède pas la moindre expérience du secteur du bâtiment. Cyriel, quant à lui, a déjà travaillé dans le domaine du terrassement pendant quelques années. Ils disposent ainsi du bagage minimum pour créer leur propre entreprise de construction. Avec Marleen Vanden Buverie, fille de Cyriel et épouse d’Ignace, aux commandes de l’administration, Devagro achète une pelle hydraulique et un camion pour mener à bien de petits travaux de terrassement. Il va de soi qu’ils prennent eux-mêmes les commandes de leur matériel. Bientôt, les travaux d’aménagement extérieur et travaux de voirie vont venir s’ajouter aux services offerts par l’entreprise. En 1994, Devagro investit dans un concasseur à mâchoires pour broyer les gravats réutilisés ensuite comme fondation dans la réalisation de routes. Cette tâche de recyclage va ensuite poursuivre son essor dans une entité séparée baptisée Devarec. Pour pouvoir vendre des gravats, Devagro exécute régulièrement des chantiers de démolition dans la région de Waregem. Les investissements en matériel et personnel augmentent progressivement. En 1996, Devarec ouvre une des premières centrales à béton de la région. En 2009 et 2012, les deux fils Yves et Xavier Degezelle font à leur tour leurs débuts dans l’entreprise. Yves (33) est aujourd’hui responsable de la direction générale tandis que Xavier (30) assure la liaison entre les activités opérationnelles et les activités administratives. Pour fêter son 30e anniversaire, Devagro emménage en 2019 sur un tout nouveau site couvrant 10 hectares dans la zone industrielle même où l’entreprise était née.
Boucler la boucle
L’objectif de Devagro est de parvenir à un processus où on recycle le plus possible. C’est pour cette raison qu’elle s’est spécialisée dans les travaux de terrassement et d’infrastructures, mais aussi dans la démolition, le recyclage de gravats, les travaux de bétonnage, l’assainissement, les gros terrassements et le transport. Après la démolition d’un bâtiment, les gravats sont broyés dans une des trois installations de broyage. L’entreprise assure également l’assainissement et les éventuels travaux de terrassement. Elle peut faire appel pour cela à plusieurs sociétés sœurs. En 2000, un nouveau site hébergeant BSV et Devamix a été inauguré à Harelbeke, le long du canal Bossuit-Courtrai. Devamix est spécialisée dans le recyclage des gravats et possède pour cela ses propres broyeur et centrale à béton. Chez BSV, l’accent est placé sur l’assainissement des sols et le terrassement. Les sols contaminés peuvent être traités sur le site même.
Transport fluvial
La plupart des matières premières du secteur sont issues du recyclage. Certaines matières premières naturelles restant toutefois encore indispensables aujourd’hui sont souvent acheminées par voie fluviale. À Waregem, l’entreprise est située le long de la Lys et possède un quai capable d’accueillir des navires pesant jusqu’à environ 2.000 tonnes. Le site de Harelbeke longe quant à lui le canal Bossuit-Courtrai et permet l’amarrage de péniches de 1.200 tonnes. Devagro fait ainsi l’économie d’un grand nombre de trajets en camion, avec leur cortège de dommages à la voirie et de pollution environnementale.
Le parc de machines
Devagro et ses filiales disposent d’un parc de machines constitué d’environ 60 excavatrices, 8 chargeuses sur pneus, 3 bouteurs, 4 dump trucks et diverses machines à usage spécifique. « Toutes les machines sont achetées en fonction de leur rapport qualité/prix. En d’autres mots, nous prêtons une grande attention à leur consommation », nous explique Yves. C’est ainsi que l’on trouve déjà différentes machines hybrides dans l’entreprise. Chaque excavatrice est équipée du système 3D-Topcon. Devagro utilise essentiellement des excavatrices Caterpillar et Kobelco. Les bouteurs sont généralement des Komatsu, tandis que les chargeuses sur pneus utilisées sur les chantiers de démolition portent le plus souvent l’emblème Volvo ou Caterpillar. Les évolutions dans le secteur sont également suivies de près. « Une nouvelle évolution peut faire pencher la balance en faveur d’une machine spécifique. »
Bien loin des machines d’occasion utilisées aux débuts de l’entreprise, Devagro remplace actuellement chaque machine par une neuve au bout de 5 à 7 ans, leur durée de la vie dépendant de l’activité de la machine en question. « Une excavatrice utilisée pour du terrassement est moins sollicitée qu’une pelle hydraulique employée dans les gravats, et sa durée de vie est donc plus longue. Certaines machines plus anciennes sont utilisées comme réserve pour pallier une éventuelle immobilisation ou panne.
Sur le site, trois techniciens sont présents en permanence pour aider les machinistes en cas de besoin. Les entretiens et réparations des machines sont dans la mesure du possible réalisés en gestion propre. Les techniciens disposent pour cela de leur propre atelier sur le nouveau site. L’entretien de base, comme la vérification des niveaux d’eau et d’huile, le nettoyage et la lubrification de la machine est réalisé par les machinistes eux-mêmes. On trouve sur le site un stock important de pièces de rechange permettant de résoudre le plus rapidement possible la plupart des pannes.
Les machinistes ont le dernier mot
Différentes machines sont achetées chaque année chez Devagro. Avant de faire son choix, Yves étudie l’ensemble du marché. À la fin de la procédure, il tient compte du point de vue du machiniste. « Les machinistes sont les mieux placés pour connaître les qualités et les défauts de leur machine actuelle. Leur opinion peut donc faire pencher finalement la balance. »
Broyage et criblage en sites propres
Au total, trois concasseurs mobiles et huit cribles sont déployés sur les deux sites pour transformer différentes sortes de gravats en granulats et autres produits recyclés. La machinerie peut également être déplacée si les gravats doivent rester sur place ou si les transporter jusqu’au site n’est pas assez rentable.
Des opportunités pour chacun
Devagro emploie aujourd’hui quelque 130 salariés. Ce total a fortement augmenté en peu de temps en raison du développement des différentes activités. « Nous mettons l’accent sur la préservation de l’ambiance familiale dans l’entreprise, ce qui met tout le monde rapidement à l’aise. » Dans la mesure du possible, Devagro offre également aux salariés l’opportunité de s’épanouir dans l’entreprise. C’est ainsi que différentes formations sont dispensées au sein de l’entreprise pour inculquer les bonnes connaissances aux travailleurs. Plusieurs machinistes ont ainsi déjà pu devenir chef de chantier. Ils sont idéalement placés pour savoir ce qui doit se faire sur le chantier, et comment. Cela renforce en outre le lien entre les chefs de chantier et les machinistes. En raison de la diversité des branches dans l’entreprise, une personne active dans les travaux d’infrastructure peut également se voir confier une tâche dans le domaine de la démolition.
Profil
Ignace (à d.) et Marleen (à g.) ont lancé Devagro il y a plus de 30 ans. Actuellement, les deux fils Yves (à g.) et Xavier (à d.) sont actifs dans l’entreprise. Yves est responsable de la direction générale tandis que Xavier assure la liaison entre les activités opérationnelles et administratives. Au début, Devagro était essentiellement spécialisée dans les terrassements. Mais différentes branches sont venues s’ajouter entre-temps à sa panoplie de services : démolition, assainissement, recyclage et production de béton, par exemple. L’entreprise emploie actuellement 130 personnes qui s’engagent chaque jour pour en assurer la réussite.