Devagro NV est une référence depuis plus de 25 ans déjà à Waregem. L’entreprise, qui rayonne surtout sur le territoire de la Flandre occidentale et de la Flandre orientale, est principalement active dans le domaine des travaux d’infrastructures, de terrassement et de démolition. Pour cette dernière tâche, elle dispose depuis peu d’une Kobelco SK550-DLC. Nous avons déjà parlé de cette machine de démolition dans notre dernier numéro. Mais une machine impressionnante nécessite un moyen de transport impressionnant…

Début janvier, la machine a été redéployée depuis De Bruycker-Kemp à Ostende jusque chez Océade à Bruxelles, où nous sommes allés la voir au travail pour la première fois. Devagro NV avait prévu pour cela son propre moyen de transport, en convertissant un des deux camions de l’entreprise pour le transport exceptionnel. Ces combinaisons sont souvent utilisées pour déplacer les matériels de Devagro NV. Au volant, on retrouve Yves, chauffeur attitré chez Devagro NV. Yves possède déjà plus de 30 années d’expérience dans le transport exceptionnel, dont 20 chez Devagro. Il y coordonne en personne tous les transports. Il prévoit les permis nécessaires, veille à ce que tout le matériel soit prêt et prend place derrière le volant. Ces 20 dernières années, il a assisté à une évolution constante du transport exceptionnel. Auparavant, il déplaçait 1 à 2 engins chaque jour. Aujourd’hui, les deux camions de l’entreprise vont constamment d’une machine à l’autre.




 

Le matériel

La Kobelco SK550D-LC de Devagro NV est la plus lourde machine de démolition de sa classe disponible en Europe. Elle présente un poids total de 67 tonnes (équipement inclus) et une largeur de 2.980 mm train de chenilles rétracté. Lorsque le train de chenilles est rétracté, la machine est placée sur les galets des chenilles sur la remorque surbaissée de Devagro à la demande expresse de De Bruycker Kemp. Le poids de la grue repose ainsi sur le berceau de la remorque, ce qui la rend plus facile à transporter. Sur le chantier, le train de chenilles peut être élargi à 3.720 mm pour plus de stabilité. Il est également possible de diviser le contrepoids en deux pour le transport. Cette possibilité n’a pas été retenue pour ce transport. La machine de démolition est équipée d’une flèche en 3 éléments qui porte la hauteur hors tout de la flèche à 27,530 mm pour une portée maximum de 30,120 mm. Les deux sections intermédiaires de 3,5 m ont été démontées pour le transport. En outre, la hauteur de transport de la machine a été maintenue à environ 2 mètres, car la Kobelco est équipée du système breveté NEXT. Sur ce système, les cylindres de la flèche principale allant vers la section intermédiaire et ceux de la section intermédiaire allant vers le stick se croisent. Ainsi, le cylindre allant de la section intermédiaire au stick se retrouve entre les deux cylindres connectant la flèche principale et le stick.

Pour déplacer la Kobelco, Yves utilise le camion le plus lourd de l’entreprise. Le Mercedes Actros 4361 semi SLT MP3 offre une charge sur la sellette de près de 30 tonnes et un poids sur les trains roulants de 120 tonnes. Le tracteur est équipé pour cela d’un embrayage double disque et d’un retardeur secondaire hydraulique. Pour entraîner le poids de la combinaison, le Mercedes est équipé d’un moteur V8 de 600 CV. La remorque surbaissée est une Faymonville à 5 essieux accouplée à un dolly à tandem. Avec ce dolly, la combinaison d’Yves peut peser jusqu’à 120 tonnes au lieu de 90 (au sol) sans dolly. Yves peut également charger des machines plus lourdes, mais il doit alors demander des permis supplémentaires. Pour ce transport, la Faymonville n’a pas été dépliée, mais il est possible de l’élargir jusqu’à 5 mètres.

L’itinéraire

Pour amener la Kobelco en toute sécurité à pied d’œuvre à Bruxelles, Yves a accompli un trajet de plus de 150 kilomètres. L’itinéraire normal suivrait l’autoroute A40 entre De Bruycker – Kemp et Bruxelles, ce qui représente un peu plus de 100 kilomètres. Mais le transport de charges lourdes n’étant pas autorisé sur les autoroutes en Belgique, Yves a été obligé d’emprunter un itinéraire alternatif. Ce dernier l’a fait passer par De Bruycker-Kemp, puis Gistel, Roulers, Izegem, Harelbeke, Audenaerde, Brakel, Ninove, Bruxelles, Koekelberg et enfin Océade. II lui a fallu un peu plus de 4 heures pour arriver à bon port.