Texte et images: Jan Ebinger
Le musée JCB est situé au siège de JCB à Staffordshire (Royaume-Uni). Une exposition permanente y présente l’histoire des produits JCB chronologiquement.
Les idées du fondateur Joseph Cyril Bamford et de son fils Anthony sont également au centre de cette vaste exposition. Des documents d’archives historiques, des dossiers anciens et des photographies sont placés à côté des machines JCB restaurées. L’histoire de JCB s’étend sur 2 500 m² et est divisée en 14 zones qui guident le visiteur de 1820 à nos jours.
Joseph Cyril Bamford a créé sa propre entreprise en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La première machine qu’il a vendue pour 45 Livres sur le marché local était une remorque agricole à deux roues. Trois ans plus tard, il employait six personnes chargées de la production manuelle d’une benne basculante hydraulique. En 1953, Joseph Cyriel Bamford donna à son entreprise ses propres initiales et construisit les premières combinaisons de chargeuses-pelleteuses basées sur les tracteurs Fordson et Nuffield.
L’un des premiers produits couronnés de succès de Joseph Cyril Bamford (JCB) est une remorque à basculement hydraulique en acier, introduite en 1948. Cette remorque avec une charge utile de trois tonnes avait un poids propre de 812 kg. Les essieux, les roues et les pneus provenaient d’un entrepôt de l’armée. Le véhicule est placé dans une réplique du garage où Bamford a construit ses premières remorques basculantes en 1945. Le garage qu’il louait à Uttoxeter pour 30 shillings par semaine mesurait 3,66 mètres de large et 4,57 mètres de long.
En 1953, JCB a lancé sa première chargeuse-pelleteuse, la MK I, montée sur un tracteur Fordson Power Major. Cette machine était également la première machine à porter le logo JCB. La combinaison comprenait le chargeur frontal JCB Major et la grue à trois points JCB Hydra. Ce dernier avait une portée de 4,57 mètres et était actionné par cinq leviers. JCB a également fourni un châssis pour le tracteur Nuffield Universal. L’avis de JCB était que le tracteur utilisé était équipé de roues avant à 7.50 x 16/8 ply et d’un moteur de 45 ch. La cabine était une option et devait protéger le conducteur des intempéries.
Une particularité de cette chargeuse-pelleteuse JCB 3 de 1961 était le bras de creusage rotatif à 180 degrés équipé d’un cylindre à déport latéral. Cela permettait au chargeur de travailler près de bâtiments et de murs. En utilisant le godet standard trois-en-un, la grue pouvait également creuser de belles fosses carrées jusqu’à 3 mètres de profondeur. La JCB 3 avait un moteur de 52 ch et une boîte à quatre vitesses. Les support pouvaient être actionnées hydrauliquement indépendamment les unes des autres.
La production du JCB 3C MK III a débuté en mars 1963. La JCB 3C était particulièrement remarquable pour la cabine spacieuse redessinée et le châssis renforcé. Le JCB 3C MK3 sur la photo était délivré en 1979 et était l’un des derniers modèles 3C MK3 assemblés à Rocester. Le successeur du 3C fut la 3D dont la production débuta en 1967. Cette chargeuse-pelleteuse était équipée d’une bouilloire électrique fonctionnant sur 12 volts, une idée marketing personnelle de JC Bamford. Afin de compléter le coup publicitaire, Monsieur Bamford avait fait la promesse de confier la bouilloire personnellement à la première centaine de 3Ds commandés, dans sa Rolls-Royce avec la plaque d’immatriculation JCB1.
L’un des joyaux du musée est le squelette géant d’une grue sur chenilles JCB JS 200. La JS 200 a été recréé à l’échelle par le célèbre artiste Benedict Radcliffe. Les travaux ont duré cinq mois et ont été réalisés à partir de tiges d’acier rouges de 8 mm d’épaisseur. Le modèle réduit est réalisé avec 1 km de fil d’acier et pèse plus de 2 tonnes, soit un dixième du poids de la grue.
Au début des années 1970, le portefeuille de JCB comprenait des chargeuses-pelleteuses, des chargeuses sur pneus et des grues sur chenilles. Toutefois, ce marché cherchait un véhicule universel avec lequel les produits de construction pouvaient être manipulés en hauteur de manière sûre et rapide. Comme alternative aux chariots élévateurs tout terrain, JCB a développé le télescopique 520 dont la production a débuté en 1977. Le 520 avait une capacité de relevage de 2,25 tonnes. Au cours de la première année de production, 300 unités ont été assemblées.
Ce chargeur sur chenilles JCB 110 B avec numéro de châssis 80522 est l’un des 197 exemplaires produits. Ce 110 B date de 1973 et appartenait à la flotte de démonstration de JCB de l’époque. Le moteur quatre cylindres Perkins était placé à l’arrière, ce qui était novateur à l’époque. L’avantage de cette construction était que la cabine pouvait être placée au milieu, ce qui donnait à l’opérateur une bonne vue de la lame de poussée. Le jury du “Design Council Award” a récompensé le 110 B pour ce design futuriste.
JCB est un exemple classique d’une entreprise britannique qui valorise la fidélité à la famille royale. La chargeuse-pelleteuse JCB Eco de 2010 aux couleurs de l’Union Jack en est un exemple. Pour célébrer le 65e anniversaire de JCB, les deux premières chargeuses-pelleteuses Eco ont quitté la chaîne de production dans cette palette de couleurs. Ces objets de collection ont été principalement utilisés lors de démonstrations et lors d’une tournée de démonstration en Grande-Bretagne. Une version Union Jack Eco se trouve maintenant dans le musée. L’autre exemplaire a été vendu, le prix de vente versé à une bonne cause.