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Entreprise de terrassement en image Grond- & nivelleringswerken Saey Filip (Oostakker)

Grond- & nivelleringswerken Saey Filip est une entreprise ayant pignon sur rue dans la région d’Oostakker, où elle est d’ailleurs fixée. Mais ses tracteurs, pelles mécaniques et camions évoluent aussi bien au-delà, sur différents chantiers en Belgique. Terra a rencontré Filip Saey, fondateur il y a 21 ans de l’entreprise.

Ouvrier chez Sidmar




Dans une autre vie, Filip Saey travaillait sur le site de Sidmar ou ArcelorMittal dans le port de Gand. Un beau jour, il décidait de passer en temps partiel et de s’acheter une minipelle de 3,5 tonnes  avec laquelle il commençait à niveler parcs et jardins, surtout chez les fleuristes et jardiniers. Sa clientèle se développait progressivement et il lui devenait vite impossible de combiner son activité avec son travail à l’aciérie. C’est ainsi qu’il devenait indépendant à part entière. Au bout de quelques années, l’entreprise avait pris un tel essor qu’il décidait d’embaucher deux personnes. Il allait falloir dix autres années pour engager une troisième personne, mais l’entreprise avait pendant cet intervalle essentiellement investi dans du nouveau matériel. Suite à la diminution des commandes de travaux de nivellement dans l’agencement de jardins après environ dix ans, Filip décidait de présenter sa carte de visite à différents entrepreneurs. Il accomplissait ainsi ses premiers pas vers la construction de voiries. Le principal avantage de cette solution est qu’elle offrait du travail toute l’année durant. En hiver, Filip utilisait sa minipelle dans des serres après en avoir démonté la cabine. En été, lorsque les serres étaient remplies de légumes ou fleurs, il se reportait sur la construction de routes. À mesure que son carnet de commandes se remplissait, Filip décidait d’acheter de plus grosses machines. Aujourd’hui, il travaille avec 25 collaborateurs, environ 25 excavatrices, 10 camions et une douzaine de tracteurs.

Le premier à utiliser un laser dans la région

« Au début des années 2000, niveler avec un laser et un boîtier de commande était le nec plus ultra », rit Filip, qui fut un des premiers dans la région à investir dans un système de ce type. « Les clients commencent à exiger les dernières technologies dès leur apparition. Il m’était donc impossible de ne pas prendre le train en marche. » Les premiers projets furent extrêmement onéreux, car le prix d’achat d’un système laser à l’époque était très élevé. « Au bout de cinq ans, les prix ont commencé à diminuer, et les projets sont devenus moins onéreux. C’est dommage de devoir mettre un pareil prix pour être parmi les des premiers à utiliser une nouvelle technologie, mais je ne regrette pas d’avoir franchi le pas à l’époque. » Au début, Filip utilisait une Case IH Magnum 7140 avec un Kilver de 3,20 mètres. Plus tard, il investissait dans un plus petit Fiat 55-66 avec Kilver de 1,80 mètres, en installant le même système laser que sur la lame du grand Kilver. « À l’époque, nous pouvions déjà travailler sous deux angles différents dans les serres : selon le profil du toit et selon la longueur. » Aujourd’hui, l’entreprise utilise différents systèmes GPS et une seule station totale. Le GPS équipe d’ailleurs différentes excavatrices à pneus et à chenilles. « Nous voyons que ce type de technologie est plus souvent demandé par l’entrepreneur proprement dit, de même que nous constatons une énorme augmentation de l’utilisation de tiltrotators. »

Cette excavatrice sans déport arrière de Caterpillar est elle aussi équipée d’un système GPS.

 

Pas lié à une marque

Filip a longtemps travaillé avec Doosan, mais Caterpillar figure depuis quelques années également partie dans son parc de machines. L’entreprise est d’ailleurs toujours restée ouverte aux autres marques d’excavatrices. « Cela permet d’entrer en contact avec beaucoup de monde et je n’ai pas d’exclusive », nous assure Filip. Il peut ainsi se tourner vers les différentes marques lorsqu’une machine est en panne. Actuellement, on trouve dans l’entreprise des pelles hydrauliques Hitachi, Doosan, Kobelco, Hyundai et Caterpillar, mais il reste toujours de la place pour une autre marque. « Des marques spécifiques d’excavatrices sont demandées sur certains chantiers, et je puis ainsi satisfaire mes clients. » Selon Filip, chaque marque a ses avantages pour une tâche spécifique. C’est ainsi qu’il utilise de préférence une Doosan pour niveler, une Kobelco quand il a besoin d’un engin sans déport ou une Caterpillar pour soulever de lourdes charges. Pour ce qui est des tracteurs aussi, l’entreprise a longtemps collaboré avec New Holland, dont elle utilise d’ailleurs encore plusieurs modèles. La flotte de tracteurs de terrassement compte désormais aussi quelques Fendt, généralement dans une livrée noire. Le parc de camions est essentiellement composé de MAN, mais Filip a d’initiative récemment acheté un Mercedes et un DAF. Et sa fille Lisa a jeté son dévolu sur un Scania.

Laisser leur chance aux jeunes

Filip a longtemps cherché du personnel ayant environ son âge. Puis il est arrivé à un point où la plupart de ses contemporains avaient déjà du travail. Ces dernières années, il a fait connaissance avec de nombreux jeunes via ses enfants. « Mon fils et ma fille sortent beaucoup, et ils vont en particulier fréquemment au tractorpulling. C’est là qu’ils ont rencontré pas mal de gens qui travaillent aujourd’hui pour nous. » Filip estime que c’est une excellente initiative. Les jeunes lui permettent de faire évoluer son entreprise, et il aime les voir s’épanouir et devenir par exemple des grutiers expérimentés ou éventuellement passer sur une autre machine. Dans l’entreprise, chacun a l’occasion de faire ce qu’il lui plaît. « Je ne vais placer personne aux commandes d’une excavatrice s’il préfère rouler avec un tracteur. » Chaque chauffeur a sa propre camionnette et sa propre machine. La camionnette est nécessaire pour aller jusqu’au chantier et en revenir. Elle est équipée d’un réservoir de carburant et des clés nécessaires pour nos machines. Sur les tracteurs, tous les chauffeurs peuvent choisir le nom qui sera placé sur le pare-brise avant. « Et les klaxons et avertisseurs sont eux aussi choisis par le chauffeur, même si nous essayons de faire en sorte que tous les tracteurs se ressemblent à peu près », rit Filip.

La toute dernière excavatrice à chenilles Doosan à l’œuvre à Bruxelles

Des machines bien entretenues sont importantes

Il arrive encore à Filip de déplacer des machines d’un chantier à l’autre. « Cela me permet de voir si elles sont bien entretenues, car c’est important. » Toutes les machines sont gérées ou réparées en gestion propre.  Sauf si la panne est couverte par la garantie ou en cas de panne très importante, auquel cas la machine est prise en charge par le concessionnaire. Pour réduire au maximum les frais d’entretien, les excavatrices sont remplacées toutes les cinq ans. Si elles n’ont pas beaucoup d’heures au compteur et si les frais de réparation ne sont pas trop élevés, elles restent en service deux années supplémentaires. Les tracteurs sont remplacés tous les trois à quatre ans et les camions tous les cinq ans. Filip a en particulier horreur des pneus en mauvais état. « Si je vois une des machines avec des pneumatiques dont le profil est de 50% ou moins, il faut qu’ils soient remplacés. Rouler avec des pneumatiques en mauvais état est proscrit dans notre entreprise, il y a trop de risques de dérapage, de crevaison ou d’accident. » Selon Filip, il est plus avantageux de remplacer les pneus plus vite que de les user entièrement. Chaque machine possède en outre sa propre roue de secours, qui peut être remplacée dans l’heure. « Une crevaison, cela coûte de l’argent et les concessionnaires n’ont souvent pas le bon pneu en stock. » Cette solution permet de dépanner n’importe quel travailleur dans l’heure. Avec un service de dépannage, il faut généralement trois à quatre heures. Et l’entreprise conserve en stock un double de pratiquement toutes les pièces des machines. Le samedi, la plupart des engins reviennent au bercail pour être lubrifiés et nettoyés. « Ici, dans l’entreprise, nous disposons de tout le matériel et vérifier les machines est plus facile, ce qui permet de résoudre à temps les éventuels défauts pour éviter leur immobilisation pendant la semaine. »

Chaque travailleur a sa propre camionnette pour faire les aller-retours avec le chantier.

Une excellente publicité

Ce que Filip préfère, ce sont les chantiers autoroutiers. « Il n’existe aucun endroit où il passe autant de voitures qu’une autoroute. Souvent, un chantier sur l’autoroute me permet de décrocher de nouvelles commandes parce que les gens nous ont vus au travail. » En outre, Filip entre en contact avec différents entrepreneurs qu’il ne rencontrerait pas sur un chantier normal. L’entreprise n’essaie pas de placer trop de personnel sur un même chantier. « Nous sommes ouverts à tous. »

Le fond poussant de la remorque à asphalte de Fliegl permet un dosage uniforme. L’entreprise exploite actuellement 2 de ces remorques pour le transport d’asphalte.

 

Profil de l’entreprise 

C’est en 1998 que Filip Saey (49) a créé à Oostakker son entreprise de terrassement et de nivèlement. Tout a commencé comme une entreprise unipersonnelle avec une minipelle de 3,5 tonnes. Aujourd’hui, Filip 25 emploie 25 personnes et possède un parc de machines d’environ 70 véhicules. Si l’entreprise se concentrait à ses débuts sur les jardins, elle concentre désormais la majorité de ses activités dans la construction de routes. Mais Filip est également actif dans l’agriculture et l’horticulture. Les travaux agricoles consistent à niveler des terres, élargir des fossés ou abattre des arbres. Il y a deux ans, sa fille Lisa (19) a également fait ses premiers pas dans l’entreprise. Cela a permis de réaliser différents investissements supplémentaires. Filip assure lui-même le planning des machines, tandis que Lisa se charge de l’organisation des transports.